Jowia - Chapitre I

Doucement, l'aube se levait sur Walia. Les quelques rares oiseaux, importés de la Terre, se mirent à chanter. Timeo sentit la chaleur de la lumière lui lécher les pieds, une chaleur qui voulait faire croire à une belle journée, alors que, il le savait bien, ce n'était pas possible ici. En reprenant ses esprits embrumés par le sommeil, une forte odeur de viande avariée lui attaqua les narines. Il se leva rapidement, et vit qu'il avait dormi sur un tas de sacs poubelles.
<> se dit-il.
Il enleva les restes de nourriture qui s'étaient accrochés à ses vêtements, et se dirigea vers un genre de petit immeuble, situé 500m plus loin. Il monta au 2ème étage et frappa à la porte de gauche.
- Ouais ouais, j'arrive ... lui répondit-on d'une voix à moitié endormie.
La porte s'ouvrit, et Dextra apparut en pyjama devant Timeo.
- Qu'est-ce que tu fous là ? Et c'est quoi cette odeur ?
- Justement, j'aurais besoin d'emprunter ta douche.
- C'est encore Klor qui t'a foutu dehors hein ? Je t'avais dis de mettre un verrou.
- Je l'ai fait, mais j'ai bien l'impression qu'il l'a forcé. Je peux me doucher ici alors ?
- Ouais vas-y, entre.
Il pénétra dans l'appartement, et fut toujours aussi surpris, malgré le nombre de fois qu'il l'avait visité, de l'ordre qui y régnait. Sur le peu de meubles qu'il y avait, on ne trouvait absoluement aucune trace de poussière. Le sol était nickel, rien ne traînait par-terre, bref, tout le contraire de son appart à lui.
Timeo se dirigea vers la salle de bain, et se doucha sans même se déshabiller.
- J'ai sûrement des habits à toi que t'as oublié de récupérer. Je vais voir s'il faut les laver, entendit-il à travers la porte.
Après s'être lavé, il trouva à côté de la porte ses vieux vêtements, des vêtements qui lui rappelait de nombreux souvenirs.
- Maintenant que t'es là, viens manger un truc, lui dit la brune.
Il s'assit à table, et entama sa tartine grillée.
- Des nouvelles concernant un éventuel vaisseau qui atterrirait ici ? demanda-t-il entre deux bouchées.
- On raconte qu'il y en aura un dans deux jours, le Tomahawk, lui répondit-elle. Mais, hélas pour nous, le capitaine cherche à embaucher un technicien de maintenance.
- On peut toujours essayer.
- On verra, mais ça m'étonnerait, fit-elle, mettant fin à la conversation.

Le lendemain, une bagarre éclata. Tous les habitants voulaient partir avec le Tomahawk, et seul l'un d'eux y parviendrait.
Timeo et Dextra, assis en haut d'un hangar désaffecté, regardait le triste spectacle qui se déroulait dans la rue. Des bandes de brutes attrappaient les techniciens et les tabassaient, de sorte qu'il ne puissent se présenter le lendemain.
- Quelle bande d'abrutis, dit Dextra.
- Irrécupérables, ajouta l'adolescent.
La brune sortit un lance-pierre fait maison, saisit un caillou et commença à viser. Elle décocha son tir, et le projectile atteignit un gros baraqué - le chef du groupe de toute évidence - en plein dans l'oeil.
- Joli tir, la félicita Timeo.
Profitant de la confusion, le technicien parvint à s'enfuir. Il regarda autour de lui pour voir qui l'avait sauvé, mais ne vit personne.

- Ca y est, c'est le grand jour ! s'exclama Timeo en s'étirant. Si tout ce passe comme prévu, on pourra peut-être se tirer d'ici !